Texte en hommage à la cité où j’ai passé les plus beaux moments de ma vie. Cette cité avait l’âme d’une grande Dame. Hommage aussi à tous mes amis avec lesquels j’ai grandit. Hommage à cette époque où l’amitié n’était pas en toc. Hommage à nos parents, qui, pour notre plus grand bonheur, nous ont donné toutes ces belles valeurs…
Dans cette cité qu’on appelle La Fauvière
Il y a une âme dont je suis très fier
Tous les voisins étaient des amis
On avait des cousins partout, c’est la vie
On allait tous ensemble à l’école
On y allait à pied, on ne pouvait pas la louper, c’est pas de bol
On jouait au foot toute la journée
On rentrait bien fatigués et seulement à la nuit tombée
Je me souviens de ces matchs contre le bâtiment D qui duraient toute la journée
On s’arrêtait juste avant qu’il y ait une jambe cassée
Il y avait Kiki qui mixait de sa fenêtre du rez-de-chaussée
Avec ses blind tests, il nous faisait gagner des objets qu’il ne voulait pas jeter
Avec Tophe, on piquait des bouteilles dans la cave à son père
Et on s’enivrait chez moi, jusqu’à en tomber par terre
Chichk, il avait les cheveux tellement épais, il n’y pas de mots
Qu’à mon avis, il devait se coiffer avec un chalumeau
Il y avait Mme Dubois qui coupait les cheveux de toute la cité
Quand on se levait le matin, on avait tous la même teuté
Il y avait 10h10 Monsieur le Garde, il n’aimait pas qu’on le regarde en biais
Parce qu’il savait qu’on se moquait de ses pieds
Dont la marque n’était même pas déposée
Il y avait Monsieur Polo sur sa drôle de moto
Il soufflait dans sa corne, on l’entendait de là-haut
Mais on se précipitait tous sans un mot
Pour déguster ses glaces à l’eau
En face du C, il y avait un chien plus grand qu’un éléphant
Il était plus méchant qu’un volcan
D’ailleurs, je suis sûr qu’il a encore des morceaux de nous entre ses dents
Moi, j’adorais tous ces surnoms, Fusain, Gueux, Petit clown, Yvou le Pifou, Sac d’os,
Tête ronde, Demi-lune, Caso, Da, Pintade, Moshé, la Chèvre, Chichk…
On s’était tellement habitué, que certains ne souvenaient plus de leur prénom
La cité a eu beaucoup d’enfants,
Mais certains sont partis trop tôt de toute façon
Et je sais qu’ils nous surveillent de là-haut ces garçons
Parce qu’on était tous des frères de sang
La cité abrite encore quelques-uns de nos parents
Normal, ils sont plus solides que les vieux bâtiments
Le temps a passé mais rien ne s’est effacé
Notre mémoire est remplie de belles histoires
Notre cœur était rempli de bonheur
Beaucoup d’anciens se sont éteints
Mais l’héritage a du mal à tourner la page
Car l’Ame de la Fauvière est en chacun d’entre nous
Et nous accompagnera, quoiqu’il arrive, jusqu’au bout
6 réponses
Magnifique
Merci beaucoup
Une bien belle époque
Tu as raison. Et dire que tu las connu aussi. Jai de bons souvenirs dailleurs
Très beau texte rempli de vérité et démotion que je partage.
Merci beaucoup Laurent. Cest très touchant